La ville de Yêrêlonbalidougou et les promesses de Kadjo le démagogue

Dans une ville africaine imaginaire, Yêrêlonbalidougou, réside Kadjo, un conteur charismatique qui captive les cœurs des habitants avec ses paroles enchanteresses. À l’approche des élections, Kadjo déploie son art de la démagogie pour offrir des visions grandioses d’un avenir meilleur. Mais derrière les promesses flamboyantes, se cache une dure réalité.

En Afrique, et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, l’approche des échéances électorales est marquée par une triste réalité : une succession de discours politiques démagogues visant à séduire les populations rurales. La démagogie, tel un poison séduisant, exerce son emprise sur les esprits en quête d’espoir.

Dans ce récit fictif, nous découvrons « Kadjo », un personnage à l’éclat envoûtant, qui manie des promesses enchanteresses pour captiver les cœurs des habitants de Yêrêlonbalidougou, une ville imaginaire, avec des visions grandioses. Cependant, derrière ces paroles flamboyantes se dissimulent trop souvent la tromperie et la trahison de la réalité.

« Le meilleur appât pour attraper un homme, c’est de lui promettre ce qu’il desire. »

Amadou Hampâté BA, Petit Bodiel et autres contes

Kadjo et ses récits

Au cœur de Yêrêlonbalidougou, le village de ceux qui oublient en langue malinké, se dresse une cité meurtrie par l’ombre de la pauvreté. Ici, les campagnes électorales se présentent telles des voix fragiles de l’espoir. Les habitants, vaillants combattants, s’évertuent chaque jour à arracher une maigre pitance à leur dure réalité. Et voilà qu’émerge de son éternelle absence, tel un charlatan, le sieur Kadjo, surnommé à juste titre « Le Viyafôla », le menteur en langue Malinké, en raison de sa duplicité. Vêtu d’une veste reluisante et arborant fièrement une mallette, il se présente devant une foule avide, rassemblée sur la place publique.

« Ô habitants de Yêrêlonbalidougou, ma seconde famille, ma chaleureuse famille, je vous salue avec humilité. Votre présence, en ce moment crucial ; les élections, témoigne de notre attachement mutuel. Bien que déjà gratifié de deux mandats, j’ose, avec modestie, solliciter votre soutien indéniable pour un troisième. »

Dans la foule, des murmures emplis d’amertume se répandent tels des bruissements désabusés, mais Kadjo persiste dans sa rhétorique imperturbable.

« Daignez renouveler votre confiance en moi votre fils et je vous promets de bâtir les fondements d’un essor véritable. Je construirai des infrastructures solides, qui feront fleurir de communautés et insuffleront notre quotidien. »

Au sein de la foule, une voix timide s’élève, murmurant le nom de Kadjo, puis une autre, et encore une autre. Les acclamations naissent, portées par la vague insidieuse de l’enthousiasme contagieux.

Le visage illuminé, Kadjo poursuit son plaidoyer enflammé.

« Je ferai parcourir le bitume à chacun des recoins de notre territoire. L’éducation sera une lumière accessible à tous, afin que chaque enfant puisse écrire sa propre histoire de la plus belle des manières. En offrant à nos enfants une destinée radieuse, je m’engage solennellement à ouvrir les portes d’un avenir sans chômage, un horizon infini d’opportunités pour que la jeunesse déploie ses talents. Les femmes auront accès à seront consultations médicales gratuites, et les médicaments nécessaires à leur bien-être leur seront offerts sans condition. L’hôpital deviendra un lieu de soulagement, un rempart contre la maladie et la douleur. »

« Que la grandeur de plus suscite l’envie des nations les plus prospères ! Des climatiseurs, tels des joyaux rares, briseront la chaleur étouffante qui accable nos modestes foyers. Plus jamais le bois ne contraindra nos cuisines, car des gaz bienfaisants seront mis à la portée de tous, célébrant ainsi la joie et le confort de notre précieuse population. » La grandeur de notre ville ne sera pas en reste, mes chers frères. La Grande Chine elle-même sera tentée d’envier nos accomplissements. »

« Votez pour moi, votez pour votre Kadjo, et ensemble, nous écrirons les lignes incontestables de l’émergence de notre ville. Ensemble, nous tracerons une voie glorieuse où le progrès et la prospérité seront nos compagnons de route. Unissons nos forces, hissons nos aspirations communes vers des sommets inexplorés, là où le rêve et la réalité se rejoignent. »

Le fondement d’une démocratrie éclairée

La morale de cette histoire est claire : « Pour reconnaître, il faut connaître. » Cela souligne l’importance de l’éducation civique et politique, en particulier pour les populations rurales. Dans un contexte où les discours démagogiques peuvent séduire et tromper, il est essentiel que les individus soient informés, instruits et conscients des enjeux politiques.

Il n’y a pas de démocratie sans culture politique. Lorsque les citoyens sont bien informés et ont une compréhension éclairée des questions politiques, ils sont plus à même de prendre des décisions éclairées lors des élections et de choisir des dirigeants responsables et compétents.

Ainsi, l’éducation civique et politique devient un pilier essentiel pour renforcer la démocratie, en permettant aux individus d’exercer leur droit de vote en toute connaissance de cause, de s’engager activement dans la vie politique de leur pays et de participer de manière responsable à la construction d’une société meilleure.

La belle plume,

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